Page:Leroux - Une histoire épouvantable, paru dans l'Excelsior du 29 janvier au 3 février 1911.djvu/14

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encore si possible. Je continuai, malgré le désir certain qu’elle avait de s’évader :

» — Madame, comment se fait-il que le capitaine Beauvisage soit revenu en France, à Toulon, sans le faire savoir à son plus vieil ami ? Madame, je vous serais particulièrement obligé de faire savoir à Gérard que j’irai l’embrasser, pas plus tard que ce soir.

» Et, voyant qu’elle hâtait le pas, je la saluai, mais, à mes derniers mots, elle se retourna dans une agitation de plus en plus inexplicable.

» — Impossible ! fit-elle, impossible, ce soir… je… vous promets de parler de notre rencontre à Gérard… c’est tout ce que je peux faire… Gérard ne veut plus voir personne… personne… il s’isole… nous vivons isolés… nous avions loué cette villa parce qu’on nous avait dit que la villa d’à côté n’était habitée qu’une ou deux fois l’an, pendant quelques jours, par quelqu’un qu’on ne voyait jamais…