Mme Gérard n’avaient fait que m’ancrer dans ma résolution. Beauvisage recevait ce soir des amis ; il n’oserait pas me mettre à la porte. Ayant passé mon habit, je descendis. Un instant, j’hésitais à prendre mon revolver, et puis, finalement, je le laissai à sa place, me trouvant stupide.
» Stupide, je l’étais, de ne l’avoir point pris.
» Sur le seuil de la villa Makoko, je tournai, à tout hasard, le bouton de la porte, ce bouton que j’avais vu, l’an dernier, tourner tout seul. Et, à mon grand étonnement, devant moi, la porte céda. On attendait donc quelqu’un. Arrivé à la porte de la villa, je frappai.
» — Entrez ! cria une voix.
» Je reconnus la voix de Gérard. Joyeusement, j’entrai dans la maison. Ce fut d’abord le vestibule ; et puis, comme la porte d’un petit salon se trouvait ouverte, et que ce salon était éclairé, j’y pénétrai en appelant :
» — Gérard ! C’est moi !… C’est moi, Michel Alban, ton vieux camarade !…
» — Ah ! Ah ! Ah !… tu t’es donc décidé à venir ! mon vieux, mon bon Michel !… Je le disais justement tantôt à ma femme… celui-là, ça me fera plaisir de le revoir !… mais c’est le seul avec nos amis exceptionnels !… Sais-tu que tu n’as pas beaucoup changé, mon vieux Michel !…
» Il me serait impossible de vous dire ma stupéfaction. J’entendais Gérard,