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la crainte de complications dangereuses occasionna dans toutes les parties du monde, sans traiter ici la question spéciale de la dépréciation des valeurs mobilières, n’avons-nous pas vu déjà que le produit des taxes indirectes qui depuis longues années n’avait fait qu’augmenter en France, s’était trouvé en 1854 sensiblement le même qu’en 1853 ? Toutes ces matières premières que la Russie exportait pour l’Occident ne lui firent-elles pas défaut ? Ces 350 millions auxquels M. Cobden évaluait la somme des marchandises russes dont avait impérieusement besoin l’industrie anglaise, ne lui manquèrent-ils pas pendant deux ans ? « Prenez les articles de lin et de chanvre, disait M. Cobden, il est des districts entiers du West-Riding, que je représente, qui souffriraient cruellement d’une interruption de nos relations commerciales avec la Russie. C’est Sheffield qui consomme l’article fer russe, eh bien, l’on m’assure que sans le fer russe, Sheffield ne pourrait guère fabriquer sa plus fine coutellerie. » Le marché si fructueux pour l’Angleterre de la Valachie et de la Moldavie ne fut-il pas fermé pendant longtemps au commerce anglais ? N’y eut-il pas également un déchet considérable, par suite de la guerre, et des dépenses extraordinaires dont les populations turques furent grevées, dans le commerce jusque-là si actif entre l’Angleterre et la Turquie ? Enfin n’est-il pas vrai que la France comme l’Angleterre furent spécialement frappées par l’impossibilité de