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de Turin, comme s’il s’était concerté avec celui de Vienne, dégageait la banque nationale de l’obligation de payer ses billets et leur donnait cours forcé, en échange d’un prêt de 30 millions de lires à 2 pour 100 ; plus tard le même privilége fut étendu à la banque de Gênes moyennant un prêt de 5 millions ; ainsi, le 29 avril, à Vienne et à Turin, les gouvernements infligeaient aux peuples les calamités du papier-monnaie. Ce n’était en Piémont comme en Autriche, qu’une mesure initiale ; il fallut élever les impôts : un décret royal les augmenta en masse de 10 p. 100 : ces augmentations, comme toujours, survécurent à la guerre.

Malgré l’emprunt de 30 millions contracté avant l’ouverture des hostilités, malgré un nouvel emprunt de 100 millions contracté pendant la guerre, bien que la dette du petit Piémont qui était de 800 millions avant la guerre, eût été portée à près d’un milliard, en dépit de la surélévation de tous les impôts, comme pour l’Autriche, il y eut un déficit considérable. D’après le rapport présenté par M. Galeotti, au nom de la commission qui avait été chargée d’examiner la demande d’autorisation pour un nouvel emprunt de 150 millions en 1860, la gestion financière de 1859 s’était soldée par un déficit total de 104,399,956 fr. La guerre de 1859 avait coûté au Piémont 255 millions de francs, sans compter l’augmentation de 10 pour 100 sur tous les impôts, sans