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Page:Leroyer de Chantepie - Chroniques et Légendes.djvu/27

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LES DEUX ROSES


I

En 18.., on voyait, à Nantes, sur le cours Saint-André, une maison de modeste apparence, précédée d’un jardin en terrasse ombragée de tilleuls.

Cette maison était habitée par Mme veuve Barton, mère de deux charmantes jeunes filles.

Sous la double influence de la jeunesse et de la beauté, cette maison perdait une partie de son aspect mélancolique.

L’aînée des demoiselles Barton avait dix-neuf ans, ses cheveux étaient châtains, ses yeux bleus ; elle se nommait Rose, et son teint avait le frais coloris de la fleur dont elle portait le nom. Sa sœur, Blanche, plus jeune qu’elle, était blonde, ses yeux étaient d’un bleu pâle, et le léger coloris de son teint faisait hésiter entre le rose et le blanc. Tout dans le caractère de Rose était animation, espoir et vie. Tout dans celui de Blanche était tendresse, douceur et