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Page:Les Œuvres d’Horace - Odes, Satires, Épîtres (traduction Jules Janin), tome 2, 1878.djvu/16

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arpents ou mille arpents, à qui sait borner ses désirs ? — Il est vrai.... Cependant puiser à pleines mains est assez doux ! — Mais quoi, si je trouve, en effet, tout ce qu'il me faut en ma petite réserve, où sera le triomphe de tes vastes greniers sur ma huche ? Autant vaudrait, pour remplir ta cruche et ton verre, aller au grand fleuve, quand un filet d'eau fraîche est à ta portée ! Eh ! prends garde au fleuve il arrive assez souvent que l'Aufide impétueux emporte à la fois le rivage et cet insatiable buveur. Qui veut boire à sa soif se contente du ruisseau, le ruisseau clair et sans danger ! »

L'homme est trop souvent la dupe de sa cupidité. On n'a jamais assez, disent-ils, et nous valons juste ce que nous avons. » Les voilà bien ! Laissons-les dans la misère où ils se complaisent. Ils me rappellent cet Athénien avare et très riche et fort peu soucieux de l'estime publique. « Ils me sifflent, disait-il; mais comme je m'applaudis lorsqu'entre mes quatre murailles je contemple mon argent, bien rangé dans mon coffre-fort ! » Tantale, enfiévré de soif, tend sa lèvre avide à cette eau qui fuit toujours !... Tu ris, avare ! eh bien ! changeons le nom, son histoire est la tienne. Et toi aussi te voilà, bouche béante, étendu et