Page:Les Œuvres poëtiques du sieur Bernier de la Brousse, 1618.djvu/294

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 Qui folatre affectionne
Quelque fille que ce ſoit,
Tant plus il ſe paßionne
Tant plus de mal il reçoit :
 C’eſt vne douce folie,
Où plus on entre on ſe lie.
Mais c’est bien faute plus grande,
Quand nous croyons empeſcher
Qu’vn autre amant ne pretende
Au bien que tenons ſi chers,
 Celuy court à la cadene
 Qui de ce point eſt en peine.
Et plus fol qui coniecture
Sans dommage & ſans meſchefs,
Eien garder vne ferrure
Dent chaſcun porte la clef :
 Il n’eſt de place tant forte
 Où l’on n’entre de la ſorte.
C’est doncques folie extreme
D’eſtre fidele en amour,
Il faut aymer qui nous ayme,
Et changer de iour en iour ;
 Qui diuers buts ſe propoſe,
 Fait ſouuent quelque grand’choſe.


ODE. XIII. Ballet.


Voicy les Pelerins d’Amour,
Pleins de feux, d’honneurs, & de charmes,
Qui cherchent ſans fin nuict & iour
Son temple pour offrir leurs armes.
Ils ont veu cheris de ce Dieu