Page:Les œuvres libres - volume 1, 1921.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Guillaume-Guigues de Bocfozel prit soin de faire parvenir les ossements sacrés de cette grande sainte au chapitre de son diocèse de Provence. Mais il mourut avant qu’ils arrivassent. Les chanoines de Riez, soucieux de ne point offrir à la vénération des fidèles des reliques qui ne fussent point authentiques, décidèrent, malgré les frais, d’envoyer un messager à Constantinople — car ils ne savaient pas bien où se trouvait l’Achaïe — afin de s’enquérir qui avait été cette Myrrhine. Leur délégué revint de son long voyage, près d’une année plus tard, avec l’information très certaine qu’elle avait été pieuse chrétienne, sainte insigne et reconnue, suppliciée par les païens, et la fille d’un roi de Corinthe.

Le nouvel évêque de Riez, Bertrand de Sennelier, décida que le corps de la bienheureuse martyre serait inclus dans une châsse richement orfévrée. Par testament il légua au chapitre de la cathédrale la somme d’un marc d’argent, afin qu’un cierge demeurât constamment allumé devant elle, considérant que cette princesse immolée par les païens, venant d’un pays de soleil devait aimer la lumière.

Mai 1920-1er Mars 1921.
Pierre MILLE.