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Page:Les œuvres libres - volume 42, 1924.djvu/153

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La Princesse. — Ne me repousse pas. Promets-moi de faire ton possible…

Nicolas. — Je t’en supplie, Boris : dis-nous que tu réfléchiras encore.

Boris. — Si vous voulez… Mais ayez pitié de moi, vous aussi… Laissez-moi… Je suis vraiment très fatigué… (Nouveaux cris dans le couloir.) Songez que je suis dans une maison de fous. Il ne faut pas m’imposer de trop violentes émotions… Il ne faut pas me surmener… On pourrait vraiment perdre la raison…

La Princesse. — Mon petit ! Mon petit ! Je ne dis plus rien ! Tu vois, je suis calme !

Le Docteur, entrant. — Je crois qu’il est nécessaire de vous retirer. Votre fils a besoin de repos. Vous pouvez le voir le jeudi, jusqu’à midi.

La Princesse. — C’est bien ! C’est bien ! Je m’en vais ! Au revoir, Boris ! Pense à moi, aie pitié ; jeudi, tu me donneras peut-être une bonne nouvelle…

Nicolas, lui serrant la main. — Que Dieu t’inspire ! Avant de prendre ta décision, médite comme si tu devais paraître devant lui. Ainsi, tu seras sur le chemin de la vérité. Au revoir !

Boris, à Luba. — Tu ne me dis rien.

Luba. — Que te dirais-je ? Je ne sais pas mentir. Je ne comprends pas pourquoi tu te tortures et pourquoi tu tortures les autres. Je ne comprends pas… Alors, que puis-je te dire ? (Elle pleure en s’éloignant avec la princesse et Nicolas.)

Boris. — Luba !… Maman !…

La Princesse. — À jeudi… À jeudi…

(La princesse, Luba, Nicolas sortent.)

Boris. — Ah ! que c’est dur ! Que c’est dur ! Seigneur, viens à mon aide !

(Il prie. Le capitaine malade entre doucement et il lui frappe sur l’épaule.)

Boris. — Quoi ? Que voulez-vous ?

Le Capitaine. — Jeune soldat ! Levez-vous !