Luba. — Eh bien !
Starkovsky. — Je voudrais toutes les danses. J’ai un tel besoin d’être près de vous, de vous parler, de vous sentir un peu à moi…
Luba. — Puisque je dois être votre femme.
Starkovsky. — Ah ! Si vous vouliez, nous annoncerions notre accord.
Luba. — Oui… bientôt…
Starkovsky. — Vous ne voulez pas me permettre d’annoncer à ma famille ?
Luba. — Si ! Je vous le permets !
Starkovsky. — C’est vrai ? Je peux envoyer à mes parents une dépêche ?
Luba. — Oui !
Starkovsky. — Ah ! que vous êtes gentille. Que je suis heureux !
Luba. — Ça me fait plaisir de voir votre joie si sincère, si simple.
Starkovsky. — Mais vous êtes heureuse aussi, n’est-ce pas ?
Luba. — Voyons ! Puisque je consens…
Starkovsky. — Ma chérie ! Et vous avez parlé a votre père ?
Luba. — Pas encore !
Starkovsky. — Que dira-t-il ?
Luba. — Il dira : Fais comme tu veux…
Starkovsky. — C’est très bien, cela… Je n’aurais pas espéré…
Luba. — C’est ainsi qu’il prend part aux décisions de la famille.
Starkovsky. — Ça vous fait de la peine ?
Luba. — Je sens qu’il souffre si profondément !…
Starkovsky. — Oui ! Il ne m’aime pas. Il me reproche d’être gentilhomme de la chambre, maréchal de noblesse…
Luba. — Ce ne sont pas ces titres qui m’ont séduite…
Starkovsky. — Je le sais bien. Mais enfin ce n’est pas honteux, dites, de faire son chemin dans le