riage, quoi de plus réconfortant !… Et dites-moi, chère amie : avez-vous pris une décision pour la cérémonie ?
— Certainement. Ce sera pour après-demain, avant midi. J’aurais voulu le garder plus longtemps ; mais j’ai dû me rendre au conseil des Pompes Funèbres.
— C’est sage. Et la mise en bière ?
— Demain soir.
— J’y assisterai. A-t-on songé aux faire-part ?
— J’en ai chargé les Pompes.
— Bien. Et les cordons du poêle, je parierais ?…
— C’est vrai, il y a les cordons. Combien sont-ils, ces cordons ?
— Pour les macchabées de luxe : six. On ne peut pas moins pour Étienne.
— Six… ne sera-ce pas de trop pour un modeste corbillard ?
— Modeste ?… Vous n’avez donc pas choisi la première classe ?
— Non. À la réflexion, pour me conformer aux goûts très simples d’Étienne, j’ai choisi la cinquième.
— Vous avez bien fait. Victor Hugo se fit traîner sur le corbillard des pauvres.
— Je n’ai pas osé aller jusque-là.
— In medio stat virtus…
Il réfléchit, en époussetant sa barbe :
— Voyons, qui allons-nous désigner ?
— Vous d’abord, docteur !
— Moi ?… Oh ! non, pas moi… épargnez-moi cette corvée… Vous me connaissez, je suis trop actif pour me laisser jamais mettre du poêle dans la main… Mais non, mais non… prenez… prenez des Académiciens… prenez des Directeurs de quelque chose, des Présidents d’autre chose !… ça foisonne !… et vous leur ferez tant de plaisir !… Tenez : demandez à Firmin Tardurand, le concurrent d’Étienne au fauteuil Titon. C’est ça qui sera le beau geste !… Et télégraphiez de suite à ces Messieurs. À cette époque, ils