Page:Les Agronomes latins, Caton, Varron, Columelle, Palladius, traduction Nisard, 1877.djvu/31

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pour la récolte des olives. Préparez tout ce qui est nécessaire pour la récolte des olives : les osiers bien aoûtés, des saules coupés en un temps opportun pour tresser les paniers, raccommoder les vieux, et pour faire des aiguilles. Faites enfouir dans les fumiers ou plonger dans les marcs les fascines trop sèches d'yeuse, d'orme, de noyer et de figuier, afin de les en tirer au besoin pour faire les aiguilles. Taillez des leviers d'yeuse, d'olivier, de laurier et d'orme, afin qu'ils soient prêts à temps. Le charme noir est le meilleur bois pour les arbres du pressoir. Abattez les troncs d'ormes, de pins, de noyers et d'autres espèces au dernier quartier de la lune, après midi, lorsque le vent du sud ne souffle pas. La meilleure époque est celle de la maturité des semences. Il ne faut ni les couper ni les façonner lorsque la pluie vient de tomber. Les essences qui ne fructifient point sont bonnes à couper quand l'écorce se détache. Quand le vent du sud souffle, ne touchez pas sans nécessité ni aux bois, ni aux vins.

Chapitre 32

Époque convenable à l'elagage des arbres. Commencez de bonne heure la taille des vignes et des arbres. Multipliez la vigne au moyen de tranchées, et autant que possible élevez-la verticalement au-dessus de l'ouverture. Dans la taille des arbres, faites en sorte que les rameaux épargnés s'étalent, qu'ils soient coupés convenablement et pas trop multipliés, que les sarments soient bien accolés a toutes les branches. Craignez surtout que la vigne ne pende en festons ou ne soit étranglée sur les noeuds ; que les sarments soient également répartis sur les arbres et en nombre suffisant : et si vous le jugez nécessaire, détachez-en quelques-uns, mettez-les en terre, et deux ans après vous les séparerez de la mère-souche.

Chapitre 33

Soins à donner à la vigne et à son rajeunissement. Déliez soigneusement la vigne qui aura été bien attachée ; et afin que les sarments ne se jettent point de côté, conduisez-la toujours en ligue verticale, si rien ne l'empêche ; et réservez d'espace en espace des branches à fruit et de réserve. Elancez-la le plus haut possible, liez-la fortement, mais pourtant sans l'étrangler. Voici les soins que vous lui donnerez ensuite. A l'époque des semailles découvrez les racines. Quand elle est taillée, travaillez à la bêche tout le circuit, labourez la terre des intervalles, et promenez-y le soc en long et en large. Plantez les jeunes vignes le plus tôt possible, rabattez les anciennes, et taillez-les le moins que vous pourrez : vous ferez mieux néanmoins, si vous en avez besoin, de les coucher en terre, et de séparer de la souche les rejetons qui en proviendront. C'est alors le moment favorable pour tailler les jeunes vignes bien portantes. Si les ceps sont rares dans votre vigne, creusez des fosses, mettez-y du vif, plant que vous aurez soin d'aérer en abattant tout ce qui l'ombragerait, et en le binant fréquemment. Semez de la dragée dans les vignes au retour d'âge ; si la terre est épuisee, n'y laissez mûrir aucune plante ; enfouissez prés de souches du fumier, de la paille, des marcs, ou tout autre engrais qui en ranime la végétation. Quand la vigne se couvrira de feuilles, épamprez-la. Aux jeunes vignes multipliez les ligatures, afin que les pousses ne se brisent point. Quant à celle qui commencera