Page:Les Agronomes latins, Caton, Varron, Columelle, Palladius, traduction Nisard, 1877.djvu/32

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déjà à courir sur la perche, vous lierez légèrement ses jeunes bourgeons, vous les redresserez afin qu'ils s'élancent droits. Quand enfin le raisin se colore, relevez les sarments, dépouillez-les de leurs feuilles, degagez les grappes, et sarclez au pied des souches. Coupez et dénudez les saules à temps opportun, puis vous les mettrez en paquets ; conservez l'écorce, et quand vous en aurez besoin pour la vigne, faites la macérer dans l'eau, pour en faire des liens. Vous conserverez également l'osier à panier.

Chapitre 34

Exécution des semailles : terrains où on les fait. Je reviens à la semante ; semez d'abord les terrains froids et marécageux : vous sémerez ensuite les terres plus sèches. Gardez-vous de remuer une terre boueuse. Le lupin prospère dans un sol ferrugineux, friable, consistant, caillouteux et sablonneux, pourvu qu'il ne soit pas humide. Semez de préférence le froment épeautre dans un terrain crayeux, uligineux, ferrugineux et humide. Partout où la terre sera sèche, sans mauvaises herbes, découverte, Il faudra préférer le froment ordinaire.

Chapitre 35

Terrains propres aux fèves, au seigle et à l'orge. Semez les féveroles dans les terres compactes, à l'abri des intempéries ; le fenugrec et la vesce dans les terres les plus propres ; le seigle, le froment, dans les lieux découverts, élevés, exposés à de longues insolations ; la lentille dans un sol rocailleux et ferrugineux ; l'orge dans les défrichements nouveaux, ou sur un champ indéfiniment productif ; les plantes estivales dans les pièces qui n'ont pu être emblavée assez tôt, et qui sont assez fertiles pour ne pas demeurer improductives. Les navets, les colraves, dans un terrain naturellement riche ou bien fumé.

Chapitre 36

Quel est le meilleur fumier pour les céréales. Répandez la colombine sur les prés, les jardins ou les moissons. Entassez judicieusement le fumier de chèvres, de moutons, de boeufs, et tous les engrais analogues. Répandez ou versez l'amourque au pied des arbres, à la dose d'une amphore sur les pieds les plus forts, et d'une urne sur les individus les moins développés, après y avoir ajouté la moitié de son poids d'eau, et après avoir déchaussé modérément les racines.

Chapitre 37

Ennemis des céréales. Ce qui nuit au sol, c'est de le labourer quand il est mouillé, d'y semer du pois chiche qu'on arrache, et qui est salé. L'orge, le fenugrec, l'ers, épuisent la terre, ainsi que toutes les récoltes qu'on arrache. Ne plantez pas de fruits à noyau dans les terres destinées aux moissons. Le lupin, la fève, la vesce, servent d'engrais. Il en est de même des chaumes, des tiges de lupin, des pailles de céréales, des féverolles, des balles, des feuilles d'yeuses et de chêne. Détruisez dans vos récoltes l'ièble et la cigué ; dans les saussaies, les herbes élevées et les glaieuls. Comme ces plantes ont une odeur désagréable, faites-en de la litière pour les brebis et les boeufs. Détachez le brou des fruits à noyaux, jetez-le dans un réservoir ; ajoutez-y de l'eau, et mélangez exactement le tout ensemble avec un râble. Vous mettez cette pâte, ainsi que les noyaux torréfiés, au pied des oliviers que vous aurez préalablement