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Page:Les Amours de garnison, 1831.djvu/27

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dées à prendre tous ceux qui se présenteraient, afin d’éviter l’embarras du choix.

C’était d’un heureux augure pour ceux qui ne voulaient pas contracter d’engagemens trop sérieux.

Nous devînmes le sujet de toutes les conversations, les yeux des spectateurs étaient fixés sur nous, et les réflexions gaies qui se faisaient, excitaient le rire ; nous étions à même d’en juger, peu nous importait. Nous cherchions le plaisir, il se présentait, et nous nous apprêtions à la saisir.

Quelques maris paraissaient ombrageux, il fallait donc user de prudence et leur dorer la pilule, pour qu’ils pussent l’avaler sans trop faire la grimace. Ensuite les dames ne voulaient pas s’afficher trop ouvertement ; le mystère convenait à l’une, la publicité à l’autre. Quant à madame de Lafo…, elle ne paraissait pas fâchée de donner le ton et de servir de modèle. Elle passait déjà pour avoir eu quelques aventures galantes ; on disait qu’elle était la fille naturelle d’un grand personnage de la cour, et qu’un frère de