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Page:Les Amours de garnison, 1831.djvu/65

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afin d’avoir un peu de relâche, je m’arrachai de leurs mains, il eût fallut les foutre de nouveau ; et, ma foi, un vit d’acier n’eût pas été assez solide pour satisfaire ces deux insatiables.

Il était bien temps d’en finir, M. de Lafo… arriva, comme nous venions de rentrer dans le salon. Son épouse courut l’embrasser, lui fit mille questions sur sa santé, avec l’air du plus grand intérêt ; elle y joignit quelques tendres expressions. Croyez après cela à la franchise des femmes et surtout à leur fidélité.

Pauvres hommes ! êtres trop crédules, mariez-vous donc ! Vous êtes amans, on vous aime un peu ; êtes-vous unis par le fatal sacrement, on vous déteste et vous devenez cocus : prenez votre mal en patience. M. de Lafo… se mit à table, fit honneur aux restes de notre déjeûner ; il mangeait comme un ogre, et ce qu’il y avait de plus piquant, il s’était placé sur ma chaise, qui avait aussi soutenu et porté son épouse, lorsque nous foutions. O destinée ! ô sainte crédulité du mariage !