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Page:Les Amours de garnison, 1831.djvu/89

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bets ; il ressemblait à un mât de cocagne, sur lequel on aurait collé un habit d’uniforme.

Il avait près de six pieds de haut, sa fille aînée lui ressemblait, on les eût pris pour un duo de girafes ; son épouse était petite et bossue : sa jeune fille était moins disgraciée de la nature. Somme totale, c’était une réunion des moules à carricatures.

On s’attendait bien dans le régiment que la rivalité de Savon..... et de Mers.... finirait par quelque abus d’autorité du premier ; les habitans du Mans le regardaient comme un pantin, il n’osait s’en plaindre, on lui eût ri au nez.

Madame de Br.. et son jeune amant continuaient à passer des jours filés d’or.

Mers.... en foutant d’autres femmes cédait à l’entraînement de la jeunesse, à la fougue des passions, à la vivacité des sens ; mais le cœur et l’amour n’y étaient pour rien, il ne les retrouvait que dans les bras de madame de Br.., qui lui disait : C’est toi seul que j’aime en toi, et lorsque je