prit en foutant que son oncle en écrivant. Au
moyen de plusieurs galanteries, je l’eus bientôt
amenée au point de pouvoir lui demander ses
faveurs ; elle me répondit avec une franchise
peu commune chez les femmes, que n’étant pas
sûre de sa santé, elle ne voulait pas exposer
la mienne, elle me demanda huit jours, il
fallut y souscrire, après quoi je fus heureux. Je
n’aurais pas parlé de cette bonne fortune, si elle
n’avait fini assez drôlement, et je dirai en passant
qu’il est à remarquer que la plupart de mes
intrigues ont été marquées par des dénouemens
assez brusques. Voici celui de celle-ci. Annette,
chez qui je couchais, connaissait Eugénie, elle
l’avait engagé à venir promener avec nous ; un
jour qu’elle y était venue, nous rentrâmes trop
tard pour qu’elle pût s’en aller chez elle, et il
fut convenu qu’elle allait coucher avec nous,
comme le lit était grand, on me mit aux pieds
entre ces deux dames. Quand je crus Annette
endormie, ne pouvant baiser Eugénie, je voulus
m’en dédommager en la branlant, elle s’y
prêta de bonne grâce ; mais à mesure que la
jouissance approchait, ses soupirs devenaient
bruyans ; elle alla même jusqu’à se mouvoir
comme si j’eusse été sur elle. De mon côté, je
me travaillais aussi avec mon autre main, nous
allions tous deux décharger, lorsqu’Annette,
qui ne dormait pas, sauta je ne sais comment
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