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Page:Les Aventures de Huck Finn.djvu/108

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plaindre, que je ne connaissais même pas. On a pendu des nègres pour moins et des gueux d’abolitionnistes aussi.

J’avais meilleure opinion de lui ; mais c’était ma faute, en somme. Ma conscience se remit à me picoter si fort que je finis par lui dire : « Bon ! tape sur moi. Il n’est pas encore trop tard. Dès que je verrai une lumière, j’irai à terre et je raconterai tout. » Aussitôt mes remords s’envolèrent et je me sentis léger comme une plume.

D’où viens-tu ? me demanda l’un d’eux.
D’où viens-tu ? me demanda l’un d’eux.

— Nous sommes sauvés, Huck ! s’écria tout à coup Jim. Voilà le Caire, j’en mettrais la main au feu. Sautez dans le canot.

— Soit, puisque tu le veux, répliquai-je ; mais tu te trompes peut-être. Il ne faut pas crier avant d’être sorti du bois.

Il courut au canot, défit l’amarre, ôta son habit pour l’étendre sur un banc afin que je fusse mieux assis et me passa les rames.