Page:Les Aventures de Huck Finn.djvu/113

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ment que lorsqu’il fut à peu de distance. Il marchait droit sur nous. D’abord cela ne m’effraya pas trop. Les pilotes s’amusent souvent à frôler une barque sans la faire chavirer. Parfois la roue enlève une rame ; alors ils se mettent à rire et se croient fort habiles. Je me figurai que celui-là voulait seulement essayer de nous raser de près, car il devait savoir que nous ne pouvions rien pour l’éviter. Pas du tout. Il n’avait sans doute pas vu notre lanterne. Soudain, il arriva sur nous ; on aurait dit un gros nuage noir entouré d’une rangée de vers luisants. Un craquement, un tintement de cloche pour renverser la vapeur, un brouhaha de cris, de jurons, un sifflement à vous casser les oreilles ; puis, tandis que Jim sautait à l’eau d’un côté et moi de l’autre, le steamer passa par-dessus le radeau.

Quatre chiens se mirent à tourner autour de moi.
Quatre chiens se mirent à tourner autour de moi.

Je plongeai avec la meilleure envie du monde de toucher le fond. Les roues du steamer devaient mesurer trente pieds, et je tenais à leur laisser assez de place. J’ai toujours pu rester une minute sous l’eau. Cette fois, je crois que j’y restai une minute et demie ; ensuite, je