Page:Les Aventures de Huck Finn.djvu/188

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— Soyez sans inquiétude, dit-il à ses nièces ; je les ai donnés plutôt que je ne les ai vendus, et j’ai mis pour condition qu’ils seraient bien traités.

Cela ne parut pas consoler Marie-Jeanne.

Le lendemain, il faisait à peine jour lorsque les deux oncles vinrent me réveiller dans mon grenier et je vis à leur mine que quelque chose allait de travers.

Êtes-vous entré dans ma chambre ?
Êtes-vous entré dans ma chambre ?

— Êtes-vous entré dans ma chambre ? me demanda le roi à brûle-pourpoint.

— Oui, Votre Majesté, répondis-je en me frottant les yeux.

Je lui donnais toujours son titre lorsqu’il n’y avait aucun étranger présent.

— Ah ! ah ! Quand y êtes-vous entré ?

— Mais vous le savez bien — le jour où miss Marie-Jeanne vous l’a montrée. Vous n’avez pas eu besoin de moi depuis.

— Là, vous voyez ! dit le duc, qui, après avoir regardé son compagnon en haussant les épaules, me demanda à son tour : Y avez-vous vu entrer quelqu’un ?