Aller au contenu

Page:Les Aventures de Huck Finn.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’après nous être brûlé les doigts et avoir été presque aveuglés par la fumée, que nous songeâmes au vrai moyen, c’est-à-dire à placer la corde à nœuds dans la casserole, avant de faire cuire la pâte. Or, l’échelle n’était pas encore prête. Vers dix heures, nous portâmes le drap de lit dans le cachot, où Jim nous aida à le déchirer en petites bandes et à fabriquer une belle corde à nœuds, assez longue pour pendre dix nègres. Il fut convenu entre nous que nous y avions travaillé pendant plus de neuf mois.

Nous la remplimes avec la corde.
Nous la remplimes avec la corde.

Le lendemain, nous nous aperçûmes que la corde ne tiendrait pas dans la casserole ; il y en avait de quoi remplir cent pâtés. Par bonheur, l’oncle Silas possédait une superbe bassinoire, à laquelle il attachait un grand prix, attendu qu’elle avait été apportée d’Angleterre par un de ses ancêtres. Il ne s’en servait jamais ; elle faisait justement notre affaire, parce que la longueur du manche permettait de la retirer du feu sans se rôtir les mains. Après l’avoir garnie à l’intérieur, nous la remplîmes avec la corde, ou plutôt avec un quart de la corde, dont Tom se résigna, à son grand regret, à jeter le reste dans un buisson, en disant :