Page:Les Aventures de Huck Finn.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Jim était déjà en route pour regagner le radeau, et la prudence m’ordonnait de faire comme lui ; mais la curiosité l’emporta.

— Non, pensai-je, Tom Sawyer ne se serait pas éloigné sans savoir à quoi s’en tenir. Jim ne me plantera pas là, et je veux apprendre ce qui se passe.

Non, je t’en supplie, Bill !
Non, je t’en supplie, Bill !

Je me glissai donc à quatre pattes dans le couloir des cabines et je rampai dans l’obscurité jusqu’à ce qu’il n’y eût plus qu’une chambre entre moi et le salon. Alors, au fond, je vis un homme étendu sur le parquet, pieds et poings liés. Près de lui se tenaient deux individus dont l’un avait une lanterne sourde à la main, tandis que l’autre appuyait le canon d’un pistolet sur le front du prisonnier.

— Si je lâchais la détente, dit l’homme au pistolet, tu n’aurais que ce que tu mérites.