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Page:Les Braves Gens.djvu/175

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CHAPITRE XIX

Robillard prend place pour la première fois à la table des Defert.
Il fait disparaître un importun et se couvre de gloire.


Le vieux juge, depuis qu’il avait pris sa retraite, avait conservé l’habitude de venir de sa campagne à Châtillon deux fois par semaine ; ces jours-là, avant d’aller voir Mme Defert, il butinait les nouvelles et se mettait au courant de la politique ; alors il arrivait rue du Heaume, apportant à Jean l’indication des ouvrages et des passages qu’il pouvait lire. Car Jean avait une véritable passion pour la lecture ; mais, disait le vieux magistrat, ce n’est pas tout de lire, il faut s’habituer à ne lire que de bonnes choses.

« Vous qui savez tout, lui dit un jour Mme Defert, savez-vous ce que c’est que ce jeune Robillard, dont Jean s’est si fort épris ces temps derniers ?

— Moi qui sais tout, je ne sais pas cela. Mais puisque vous semblez désirer que je le sache, je le saurai. » Et il le sut.

L’instruction de l’affaire étant terminée, selon son expression, il se déclara prêt à répondre à toutes les questions.