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LES BRAVES GENS.


CHAPITRE XXV

La déclaration de guerre. — Les braves gens font leur devoir.


La ville de Châtillon se mirait dans sa propre magnificence et s’endormait au murmure flatteur de ses louanges, chantées périodiquement par le Glaneur, lorsque cette quiétude fut changée en épouvante par un véritable coup de tonnerre : la France venait de déclarer la guerre à l’Allemagne. M. Schirmer avait subitement quitté Châtillon.

On avait bien parlé de guerre à diverses reprises, mais sans croire sérieusement que la guerre aurait lieu. Quels motifs avait-on d’espérer qu’elle n’aurait pas lieu ? Aucun, sinon qu’on le désirait ; on espérait, parce qu’on voulait espérer. Aussi, quoique tout le monde fût prévenu, la nouvelle prit tout le monde au dépourvu. Comme à la lueur d’un éclair sinistre, les négociants et les industriels entrevirent la ruine, les pères et les mères songèrent à leurs enfants, tout le monde aux terribles hasards où allait être lancé le pays tout entier.