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CHAPITRE XXVII

Bataille de Coulmiers. — Commencement de la retraite.


L’hiver était venu, hiver cruel, impitoyable pour nos pauvres soldats, mal équipés, mal vêtus, mal nourris, accablés par la nouvelle des désastres épouvantables de l’armée du Rhin. On put voir alors quelles ressources d’abnégation, de constance, de vertu, trouve en elle-même cette race que la politique haineuse de nos ennemis affecte de trouver si amollie et si impuissante. On campait dans la neige, dans la boue, sur la terre gelée, sur le verglas ; et cependant on était gai, on avait foi dans l’avenir, on plaisantait encore au milieu de tant de maux.

À mesure que les temps devenaient plus rudes et que les privations et les dangers se multipliaient avec les étapes, Jean se raidissait contre la fatigue et le découragement. Plus d’une fois il avait donné du cœur à ses compagnons de misère par sa tenue irréprochable et son entrain de bon aloi.