Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/118

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impuissans de bras, il les faut employer aux reparations de la ville, ils ont bon dos ; si impuissant des jambes, il les faut mettre en un lieu à part, et leur apprendre à travailler des mains36. S’ils peuvent faire quelque chose, à quoy est bon de voir tant de gueux par les ruës ? Mercy de ma vie ! j’en parle comme sçavante, car dernierement ils en pensèrent voller en mon logis. Il seroit besoin d’y remedier pour les viellards. À quoy sert de nous taxer et cottiser pour les pauvres enfermez, si on ne les y renclost ? — Chacun approuvoit assez son dire, quand une tavernière de l’Université se leva : Ce n’est pas tant aux gueux qu’il faut prendre garde, dit-elle, qu’à une infinité de vagabonds et de courreurs de nuict, qui pillent, vollent, destroussent mesmes tous nos marchands ordinaires, et, qui pis est, ils empruntent le nom des escoliers, et font semblant d’estre


36. C’est justement le projet qu’on eut alors, et qui, après avoir été formulé longuement par lettres patentes de février 1622, ne reçut pas d’exécution. Il s’agissoit d’établir au Cours la Reine une maison royale qui devoit s’appeler d’abord Maison des œuvres de miséricorde, puis Maison royale de Monheurt, en souvenir de la prise récente de cette petite ville (V. plus haut). Cette sorte d’hospice eût été instituée, d’après les termes mêmes de l’ordonnance, « pour le soulagement des pauvres valides…, le moyen de leur apprendre à travailler en tous arts, etc. » V. sur tout ce projet et son plan développé l’article de la Revue rétrospective : Un dépôt de mendicité sous Louis XIII, 2e série, t. 3, p. 207 et suiv.