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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/126

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— Mais que diriez-vous d’une rencontre où je me trouvay l’autre jour ? dit une sage-femme. Une certaine de nos voisines49, sur l’esperance qu’elle avoit d’une succession, accoucha de deux enfans ; mais c’est bien le pis qu’ils ne partageront aucunement au gasteau50. Je vous laisse à penser combien le père est fasché maintenant d’avoir si fort avancé sa besogne : il pensoit tromper les autres, il s’est trouvé trompé51.

— Voylà mon conte, dit la première. Pour le jourd’huy on ne tasche qu’à envahir le bien d’autrui. N’avez-vous point ouy parler des Pères de l’Oratoire52, qui ont fait mille tours et ambassa-


49. Var. Dans le Rec. gén., de nos voisines est remplacé par joualière.

50. Var. Le Rec. gén., au lieu de : au gasteau, porte : sinon que quatre mille francs de don, à quoi elle se doit contenter.

51. Var. Le Rec. gén. ajoute : luy-mesme.

52. L’ambition de la nouvelle congrégation de l’Oratoire et ses tentatives entreprenantes, tant en France qu’à Rome, où M. de Bérulle, leur fondateur, pouvoit beaucoup, étoient des faits acquis et qui causoient du murmure. Nous lisons dans une petite pièce singulière et très rare adressée à l’un de leurs adhérents :

Vostre style n’est pas esgal ;
On tient que ceux de l’Oratoire
Vous ont fourny quelque memoire :
Vous n’estes au rapport legal.

Ils ont avec vous entrepris
De faire la guerre aux chapitres,