Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/130

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musique et leur chant melodieux58. Ce n’est que la forme de recreation ce que j’en dis ; je ne crois pas les offenser, ni personne qui soit en la compagnie.

Sur ce mot de compagnie, on commença à entendre un bourdonnement par la chambre : les unes disoyent qu’elle entendent parler des Pères de la societé, les autres en parloyent ambiguement et à l’oreille, de sorte qu’à peine pouvois-je entendre ce qu’elles disoient. Une entr’autres, relevant ceste assistance, comme assoupie dans ces discours, et extravaguée tantost deçà, tantost delà, reprit la parole pour madame l’accouchée : Mais vous ne dictes rien (dit-elle) de Madame : la voilà desormais guarie et en bon poinct.

— Elle n’en aura que le mal avec le temps, respondit la mère ; encore est-ce un plaisir quand


58. Les Oratoriens de France, pour imiter encore en cela ceux de Rome, à qui l’art musical doit, comme on sait, les premiers Oratorio, voulurent donner un attrait de nouveauté à la partie lyrique de leurs offices. Ils firent si bien qu’on ne les appela plus que les Pères au beau chant. « Dès que cette église fut bâtie, dit Piganiol, la plupart des gens de la cour n’en fréquentoient point d’autre que celle-ci ; et afin de les rendre plus attentifs aux offices divins et plus dévots, le P. Bourgoing, qui étoit habile musicien, s’avisa de mettre les pseaumes et quelques cantiques sur des airs qu’on chantoit pour lors. Et voila l’origine du chant particulier que les prêtres de l’Oratoire de la congrégation de France ont substitué dans leur église au chant grégorien. »