Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/143

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fort inconstant, et que le bon-heur luy en avoit bien voulu depuis un an en ça, car son mary avoit eu suject de revenir de la guerre, ayant eu les jambes cassées, où il faisoit assez bien ses affaires, mais que pour ce suject il estoit dispensé de servir, et ne laisseroit de recevoir ses gages par deçà, tout ainsi que s’il y estoit. — Pour moy, dit l’accouchée, encores est-ce un contentement quand hors d’exercice l’on est bien payé, veu que pendant iceluy on a toutes les peines d’estre payé des thresoriers, qui font passer tant de passe-volans que c’est merveille, et en disant qu’ils n’ont point d’argent font faire composition d’ordinaire à la moitié, à la confusion du pauvre soldat et au profit de monsieur le tresorier. — Veritablement, Madame, dit la damoiselle, vous avez touché au but, car cela est vray ; et ils font bien pis : ils font à toute heure croire au roy qu’il n’y a point d’argent dans ses coffres, et l’obligent par ce moyen à trouver de nouvelles inventions pour en avoir, ce qui ne se fait jamais qu’à la foule du pauvre peuple, lequel est à present aux plus grans abbois du monde. — Mais encores, dictes-moy, Madamoiselle, quels sont les plus communs profits de Messieurs les commissaires des guerres,


alors bourreau de Paris. Il est déjà nommé, et en toutes lettres, dans la Chasse aux larrons (pag. 47), dans les Quas-tu veu de la cour et Advis à M. de Luynes, sur les libelles diffamatoires. (Recueil des pièces les plus curieuses, etc., p. 45, 31.)