Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cretaire du roy, de la ruë des Prouvelles, il a beau faire et se deffendre, on a resolu de le perdre21 ; j’ay sçeu de monsieur L’Escuyer, mon bon voisin, qui ne me voudroit point mentir, qu’on ne luy pardonnera jamais22, et qu’on a bien preveu à ce que vous dites par l’arrest d’interdiction que l’on a donné contre luy, les deux semestres assemblez, et la defference que l’on a tousjours rendu au semestre auquel vous esperez tant de faveur, les ayant tousjours fait advertir quand on y a voulu travailler, dequoy il y a bons procez-verbaux dressez par les huissiers, pour les engager d’honneur à ne rien entreprendre en cet affaire que les


21. C’étoit encore bien là l’opinion reçue à propos de cette affaire ; dans le De profundis sur la mort de Luynes, on fait dire par le connétable à l’un de ses fidèles :

Tu n’ignores, Desplan, que je suis ton soutien,
Que je t’ay soutenu lorsque j’estois en vie.
Monsigot te dira, maintenant qu’on le tient,
Qu’il est en grand hazard d’avoir l’ame ravie.
Qu’il est en grand hazard(Recueil cité, p. 415.)

22. Monsigot, comme une précédente note l’indique, obtint pourtant son pardon. Il n’y épargna rien, il est vrai. Il fit surtout des aveux, pensant, lit-on dans le Passe-partout des favoris, qu’il auroit quelque grâce par la confession de ses fautes si mal à propos commises ; « mais, ajoute l’auteur, que la suite dut bien surprendre, je crains qu’il sera contraint de tenir compagnie à son maître et d’aller voir s’il est aussi aisé de voler aux Pays-Bas qu’à l’armée. » Même Recueil, p. 136.