Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/22

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réchal de France ; viennent après les maréchaux de Bassompierre et de Créqui et le connétable de Lesdiguières, qui tous trois sont assez rudement traités.

Avant de parler de ces illustres personnages, l’auteur introduit dans la chambre de l’accouchée deux femmes célèbres des règnes de Henri IV et de Louis XIII, la duchesse de Verneuil (Henriette de Balzac d’Entragues) et Mathurine, folle de la reine Marie de Médicis. En 1622, cette duchesse de Verneuil, qui, vingt années auparavant, put se croire un instant reine de France, n’avoit encore que quarante-trois ans. Ce n’étoit plus cette femme séduisante au point que, même après son mariage et malgré des trahisons de toute sorte, Henri IV resta plusieurs années son amant. Il ne rompit avec elle que vers l’année 1608. « Alors, dit Tallemant des Réaux, elle se mit à faire une vie de Sardanapale ou de Vitellius ; elle ne songeoit qu’à la mangeaille, qu’à des ragoûts, etc. Elle devint si grasse qu’elle en étoit monstrueuse ; mais elle avoit toujours bien de l’esprit15. » Bassompierre avoit eu long-temps pour maîtresse Marie d’Entragues, sœur de la duchesse de Verneuil. En 1609, il eut d’elle un fils, Louis de Bassompierre, mort évêque de Saintes. Marie d’Entragues avoit obtenu de son amant une promesse écrite de mariage, et lui en avoit fait une autre de ne jamais s’en servir. Elle prenoit quelquefois le nom de madame de Bassompière. Au Cours-la-Reine, son carrosse fut arrêté devant celui de Marie de Médicis, qui étoit ac-


15. Historiettes, etc., de Henri IV, tome 1, de l’édition in-18.