Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/21

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tes ont suivi le même plan que l’auteur des trois Caquets, c’est-à-dire que, tout en devisant des nouvelles du jour, ils ont consacré chaque pièce à un sujet particulier. Ainsi, dans la quatrième assemblée, il est surtout question des mariages que les différentes classes de la bourgeoisie parisienne contractoient les unes avec les autres, et des mésalliances que faisoit trop souvent la noblesse pour s’enrichir. On y raconte plusieurs aventures tragiques ou scandaleuses, telles que l’histoire de la comtesse de Vertus, contrainte par son mari d’assister au meurtre de son amant (p. 139) ; celle du soufflet donné par un gentilhomme à un conseiller dans la galerie du Palais (p. 142). Entre les noms restés plus ou moins célèbres donnés par l’auteur à la fin de cette assemblée, je citerai celui de la duchesse de Chevreuse, qui, à cette époque, venoit d’épouser en secondes noces Claude de Lorraine. Une maîtresse des comptes s’exprime ainsi : « Je pense qu’elle n’a pas grand credit, encore qu’elle se veuille faire appeler Madame la Princesse. Je sçay bien qu’il y eut l’autre jour un grand bruict au Louvre pour cela, et qu’on lui fit de bonnes reprimandes. »

Au commencement de la cinquième assemblée, les affaires de la religion et de la politique reviennent de nouveau sur le tapis. Les exactions commises durant les siéges de Montauban, de Montpellier et de La Rochelle, par des fournisseurs infidèles, sont impitoyablement signalées. Nos commères parlent tout d’abord d’un certain Desplan, qui, de laquais du prince de Condé, s’éleva, par la faveur du connétable de Luynes, au grade de ma-