Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/237

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receuës à peu de fraiz, et si dit-on d’avantage, que nostre evesque34, à son advenement, veut faire largesse pour ce subject35.

— Ce sera un grand bien pour son ame, dict la femme d’un greffier ; s’il donnoit une année ou deux de son revenu pour pourvoir quelques filles, ou en religion ou au mesnage, en retranchant un peu son train, il obligeroit icelles à prier pour soy.

Ces propos achevez et finis, arrivèrent encores quelques bourgeoises d’une mesme compagnie, desireuses d’entretenir madame l’accouchée de plusieurs choses qui courent parmy le monde, et de plusieurs façons de faire qui s’y pratiquent ; les autres, qui estoient arrivées il y avoit assez longtemps, prindrent honorablement congé peu de temps après ceste arrivée, et après leur sortie


34. C’est Jean-François de Gondi, qui, de doyen de Notre-Dame, devenoit évêque de Paris. Il fut sacré le 19 février 1622, et, d’après cette date, on peut voir exactement à quelle époque fut écrite cette partie des Caquets. Il ne faut pas s’étonner du mot évêque employé ici : c’est le titre que portoient encore les prélats du siége de Paris. Ce même François de Gondi fut le premier qui l’échangea pour celui d’archevêque.

35. La nouvelle religion dont il s’agit, et pour laquelle on réclame les largesses de l’évêque, est la maison des Ursulines de la rue Sainte-Avoye. D’abord communauté de quarante veuves, elle étoit devenue ensuite maison de Béguines, et le 31 janvier 1622, par suite d’un concordat en-