Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/255

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tase de voir nostre16 cause si bien defenduë et nostre17 sexe si haut monté par l’ascendant que luy avoit donné ceste docte et scientique damoiselle : car elle avoit monstré (comme de fait personne ne le peut revoquer en doute) que la femme estoit en mesme ligne paralelle avec l’homme, et qu’il n’y avoit aucune difference entre eux, de manière que, cela estant, si les hommes viennent maintenant à user de represailles et calomnies envers nostre endroit18, c’est sur eux-mesmes que resjaillissent leurs injures : tout ne peut se faire, en fait de calomnies, qu’à leurs desadvantages.

La compagnie n’en demeura pourtant là : on voulut voir et examiner les cahiers de madame l’accouchée, de laquelle on parle tant maintenant dans Paris. L’une disoit que ce n’estoit qu’une pure fiction inventée à plaisir pour la jovialité qui s’y rencontre ; l’autre soustenoit que cela avoit esté fait et qu’il se pouvoit faire ; qu’il n’estoit hors de raison. Chacun se debatoit : l’une le tenoit pour faux, l’autre pour veritable. Pour mon regard19, je crois que madame l’accouchée n’y a jamais songé.

— À la verité (dit une qui commençoit à s’es-


16. 17. Var. Rec. gén. : leur.

18. Var. Le Recueil général ajoute : (paracheva-elle).

19. Var. Le Rec. gén. ajoute : dit la damoiselle du faux-bourg Sainct-Germain.