Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/256

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suyer)20, si on parle mal des femmes, il y en a plusieurs qui en donnent subject ; on familiarise quelquefois avec des personnes qui, sous couleur d’une feinte amitié, font souvent naistre des soupçons en l’esprit de ceux qui regardent ; on faict des mauvais rapports, et par ainsi les femmes sont toujours injuriées à tort.

— Voilà mon dire, respondit une fille de chambre d’auprès S.-Jacques : depuis qu’aujourd’huy on voit un homme auprès d’une femme, on en parle mal. Pour moy, je suis d’un naturel dispos et gaillard, j’aime tousjours mieux jouër au reversis qu’au picquet ; je ne me picque jamais au jeu (pourveu que d’autre part on ne passe trop avant dans les bornes de l’honneur). Au reste, je ne suis pas joyeuse quand j’entens parler mal de nostre sexe, c’est ce qui me tourmente le plus ; et encore, qui pis est, on m’a meslée dans les cartes de l’accouchée ; je ne sçay comment m’en desgager.

— Vous n’estes pas seule qui avez vostre paquet (dit sa cousine) ; j’en cognois bien d’autres, et des meilleures bourgeoises de Paris, qui en ont eu leur part. Toutefois, comme ce sont frivolles, aussi ny devons-nous nous arrester, n’y faire aucun semblant que nous nous en sommes formalisées.



20. Var. Qui commençoit à s’essuyer. Ces mots manquent au Recueil général.