Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/267

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cogneu : J’ay celebré dès le matin, Madame ; excusez-moy. On en demanda autant à l’autre ; mais on n’eut autre responce de luy sinon qu’il estoit indisposé. Cela les fit tourner d’autre costé. La messe dite, nos gens s’en retournent pour desjeuner. Ils demandèrent une chambre escartée ; on les conduit à la chambre la plus proche des tuilles. Comme ils estoient en bonne disposition, les religieux, qui s’estoient habillez pour entrer en la confrairie des cornards, qui est maintenant si peuplée à Paris, demandèrent chopine, afin de voir le succez des affaires. On les meine dans une petite estude qui respondoit sur les pelerins, où par un petit trou ils apperceurent de quels bois estoient faites les cornes qu’on leur alloit planter sur le front ; ce qu’ils virent grandement à contrecœur, et malgré eux, ainsi que monsieur Banville, qui eut l’autre jour un soufflet malgré luy dans le Palais. Cecy veu, ils s’en retournèrent ; mais le mal’heur en voulut que, les cornes leur commençant à croistre en la suture coronale, je veux dire cornale, ils ne peurent jamais remettre leurs chapperons dans la teste, ou, pour dire avec monsieur du Fresne, la teste dans leurs chapperons. Les pelerines revindrent après midy, où nos religieux leur vouloient donner l’absolution, comme de fait ils leur pardonnirent la coulpe, bien qu’à regret (car il est impossible de renfoncer les cornes qui ont commencé de paroistre) ;