Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/266

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eussent eu le droit, peut-estre qu’ils n’eussent point encouru l’affront qu’ils encoururent depuis, voulans joüer leur personnage en ceste tragedie, aussi bien que le sieur Darmingère en la ruë Sainct-Martin, où il pensa se rompre les hipocondrilles et le train de derrière, songèrent qu’en ce cas il se falloit desguiser, et que, pour ce faire, il n’estoit mal à propos de prendre l’habit de quelque moyne ou religieux. Les uns disent qu’ils prirent l’habit de capucin, les autres tiennent qu’ils estoient habillez en mathurins. Quoy que s’en soit, ils estoient desguisez, et soit de l’un, soit de l’autre habit, ils avoient de l’advantage : car s’ils estoient accommodez en capucins, ils eurent ceste prerogative qu’en alant ils portèrent la corne derrière à cause du capuchon, et en revenant ils en portoient deux sur le front ; s’ils estoient habillez en mathurins, c’est qu’ils commençoient desjà à se faire recevoir en la grande confrairie des fols, comme a fait depuis peu un passementier de la ruë Sainct-Denis. S’estant habillez, ils suivirent de loin nos pelerines, qui, estans arrivez au lieu, prirent la meilleure hostellerie. Nos religieux cependant vont à l’eglise, pour faire bonne mine, où tout le train arriva. Une, entre autres, de ces deux dames vint s’adresser à son mary : Avez-vous celebré, mon père ? Le mary, qui se renfonçoit dans son chapperon, lui respondit comme en reculant, peur d’estre