Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/273

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— Ouy, du bien et de l’argent qu’il a presté]8 à usure, dit une des voisines.

[— Est-il seul qui preste à usure ? va faire une autre de]9 la ruë de S.-Anthoine. C’est en nostre cartier où sont les gros usuriers10 ; il y en a trois qui sont en chambre garnie, qui sont de Rennes en Bretaigne, et qui ne se communiquent qu’avec beaucoup de difficultez ; l’un est rousseau et les deux autres noiraux ; mais ce sont les gens les mieux entendus qui se puissent remarquer. M. Gratiano, Italien, et M. de la Verdure, les cognoissent bien : ce sont leurs partisans, tout passe par leurs mains ; mais s’il faut faire quelque chose d’importance, attrapper quelques jeunes gens, les suborner et seduire, ce sont ces Messieurs ; s’il faut bailler cent escus pour en avoir cinquante au bout de trois mois, ils y sont les premiers ; il n’en faut demander advis qu’à M. de la Tour, ce fermier tant renommé, qui a esté englué assez bien depuis quinze jours11 en çà, qu’il alla emprunter de l’argent à ces maistres affron-


8. Ce qui est renfermé entre crochets est remplacé, dans le Recueil général, par : Il y en a assez qui prestent argent.

9. Le passage entre crochets est remplacé, dans le Recueil général, par le mot : en.

10. La plupart des gens de finance logeoient alors au Marais. V. Catal. des partisans, etc., dans le Recueil des Mazarinades, t. 1, p. 113, etc.

11. Var. Le Recueil général dit huit mois.