Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/282

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ciers, faute d’estre alliez à quelque gentil-homme de remarque, car son mary a fait perdre plus de pas à un mien amy pour le payer de la pension que le roy luy donne qu’il n’y a presque de jours en l’an.

— Comment ! luy respondit ce mignon de clerc, vous la cognoissez ?

— Ouy, asseurement, je la cognois, et à mon grand dommage ! Mais n’en parlons plus. À Dieu, Monsieur ; je m’en vais sçavoir la disposition de Madame.

Ainsi elle monta en la chambre, et laissa choir de sa pochette, sans y songer, un certain papier enveloppé où9 la suitte du Caquet estoit escritte, qui commençoit par ces mots : « Je m’estonne de ce que l’on a introduit en l’assemblée de l’accouchée de ce temps tant de personnes et de tant de sorte d’estoffes, avec si peu de règle et avec tant de confusion, d’autant qu’au siècle où nous sommes la ruse possède tellement les esprits d’un chacun, qu’il n’est pas à croire qu’une damoiselle allant voir quelque accouchée se fasse assister de sa suivante si d’avanture elle ne l’envoyé en une


9. Var. Au lieu de la fin de cet alinéa et de tout l’alinéa suivant, on lit dans le Recueil général : estoit escrit que la fille d’un sergent à verge avoit abandonné y a quelque temps son père, vieil qu’il estoit, pour suivre par tout Madamoiselle, à cause qu’elle luy faisoit porter l’atour, et d’autres petits secrets qui estoient inserez dans le petit papier.