Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/283

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antichambre ou dans une salle, selon que le logis est composé, afin que par ainsi les reigles de toutes libertez soient observées, ausquels lieux je vous laisse à penser ce qu’il s’y faict aucunesfois, tesmoin la fille d’un sergent à verge qui abandonna y a quelque temps son père, vieil qu’il estoit, pour suivre partout Madamoiselle, à cause qu’elle luy faisoit porter l’attour.

« Il y a aussi grand sujet de blasmer le secretaire du Caquet, puisqu’il a introduit avec mensonge et avec imposture une simple servante en ceste assemblée si notable : car, parmy des dames de qualité, aucunes desquelles ont amassé plus de rentes et de revenus en dix années que n’avoient autresfois vaillant les plus grandes dames de la cour, quelle apparence ! C’est faire tort à l’ordre du siècle et mettre tout dans l’ancien cahos. Non, non ! si telles crocquantes ont envie de causer de leur butin, ce n’est point en compagnie, ainsi que dit monsieur le secretaire ; c’est avec mon compère le savatier, ou avec quelque ravaudeur qui leur est affidé, et qui le plus souvent leur resserre leur butin : aussi à ces drosles-là on leur va bien tailler de la besogne, car, au lieu de faire les galans, sans contredit il faudra qu’ils prennent lettres de maistrise malgré eux ; transeat, le danger n’est pas grand : quand au corps de ces canailles il y aura jurande et maistrise, ils songeront davantage à leur profit, et ne