Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/285

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de requeste, et le conseil des anciens guerriers plus que celuy des magistrats, si ce n’est dans les villes bien policées et où la rebellion est en mespris, esquelles il n’y a difficulté quelconque que les femmes des notaires n’aillent au traquenar de l’ambition et de la braverie, puisque la continuation de la guerre a fait engager toute la noblesse de France jusques au moule du pourpoint pour trouver de l’argent à rente. Pour moy, j’en cognois une assez familierement, qui, sur ce point, aymeroit mieux cent fois mourir si quelqu’une de ses compagnes la surpassoit ; aussi a-elle le maintien assez venerable, le discours assez affilé, et pour estre un peu noire de visage, elle n’en est pas plus laide sous le linge.

J’estimerois que ce papier estoit une espèce de responce à ce pretendu Cacquet de l’accouchée, car il y avoit, outre ce que dessus, l’apologie de la femme d’un advocat du Chastellet, que l’on disoit avoir mis son nez en ce petit discours de braverie, en laquelle estoient escrits ces mots : « Si les empereurs, par leurs constitutions et par leurs nouvelles, ont entendu declarer nobles les advocats, quoy qu’ils fussent de basse extraction, pourquoy voudroit-on aujourd’hui corriger leurs actions après s’estre advancez par leur vertu ? » Aux nobles tout ce qui est de noble doit estre permis et toleré, et rien ne doit borner leurs actions que leurs propres volontez, qui font d’ordinaire leur