Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/289

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quand on a plumé la poulle et le poussin, les Pères de la Société absoudent tout, ce qui m’occasionne de dire ce que disoit autresfois un poète :

Impia sub dulci melle venena latent.

Ouy, sous les herbes plus fueilluës et plus espoisses, les serpens et coleuvres font leur retraicte, et soubs les honnestes apparences des vestemens du siècle, les plus pernicieuses conspirations prennent leur estre et leur naissance : tellement qu’il est mal à propos de se plaindre des eschevins14 de nostre siècle, qui par fas et par nefas emplissent leur bource à la sortie de leur charge, si l’on ne dit qu’il y a un grand abus aussi à la distribution des deniers provenans de la succession de la reyne Marguerite : car, si Massey15 se gausse de sa part du procez par luy intenté au Parlement, il y en a d’autres qui font bien leurs affaires ; les


14. Depuis long-temps on se plaignoit des échevins et on les chansonnoit. Tabourot, dans ses Bigarrures, au chapitre des Allusions, plaisantant sur leur nom, dit : « qu’échevin est ainsi nommé quasi léchevin, pour ce qu’il doit tâter le vin pour commencement de bonne police, afin qu’on n’en vende de mauvais. »

15. Il faut lire ici, je crois, Moysset, et non Massey : c’est le partisan dont nous avons parlé plus haut dans une note. Luynes et ses frères l’avoient lancé, comme Chalange, dans les grandes affaires. Dans un pamphlet du temps, le Contadin provençal, il est question de « la grande familiarité que ces trois frères ont avec ce preud’homme Moysset, ne pro-