Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/312

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et graves ; ils portent fière arrogance. Vous les jugeriez, à leur mine de serrer les lèvres comme une nouvelle mariée, que ce sont des Socrates. Donc cette sorte de foux, comme dit maistre Guillaume :

Selon nos bons docteurs devots,
Nous les appelons sages sots.

Et s’ils ne rencontroient qu’un etronc, ils y trouveroient à remordre : rien de bien fait s’ils ne le font. Si par cas fortuit ils avoient aperceu quelqu’un sur quelqu’une, foy de ma vie ! il faudroit aussitost feuilleter toutes les postures de l’Aretin plustost qu’il ne trouvassent à redire à la leur ; peut-estre voudroient-ils informer contre eux, disant que celle-là n’est pas à la mode. Bran pour cette liste de reprenans ! bonnes gens, on le fait à toutes modes, et s’en est-on assez bien trouvé il y a desjà plus de quatorze jubilez. Vous autres lisarts, n’avez-vous point leu certain petit fatras qui se nomme le Caquet de l’Accouchée ? Si avez, sans doute, si avez : car il s’en est vendu plus que d’epistres familières ou d’oraisons des saincts. Certain mescontent m’en presenta l’autre jour un, la lecture duquel m’eschauffa grandement les aureilles. Je cogneus aussitost à la trempe que c’es-



mençoit à se populariser en France, mais qui ne prit pied sur nos théâtres qu’au XVIIIe siècle, lorsque Ciampi eut fait son Bertholde à la cour, et Lattaignant Bertholde à la ville.