Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/38

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IIII.

Dieu scet se bien sont espluchées
Paroles et menus fatras
Aux chambres de ces accouchées ;
Les fenestres ne sont bouchées
Que à faulx et à manches d’estrilles ;
Les couches ne sont attachées
Que de grands lardons pour chevilles ;
Les carreaux sur quoy seent les filles
Sont pains d’ung tas de semi-dieux ;
Les tapis, ce sont evangilles
Et vies à povres amoureux.
Au chevet du lict, pour tous jeux,
Pend ung benoistier qui est gourd,
Avec ung aspergès joyeulx,
Tout plain d’eaue benoiste de court ;
La garderobbe, c’est la court
Là où on traicte noz mignons ;
Là on n’espargne sot ne sourt ;
C’est là où on les tient sur fons.
L’une commence les leçons
Au coing de quelque cheminée,
Et l’autre chante les responz
Après la légende dorée.
Sitost que matine est sonnée,
Il n’y a ne quignet ne place
Que on n’y carillonne à journée ;
Il est tousjours la Dedicace.