Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/68

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moy, je me passe à peu ; mais voulez-vous que je dise la vérité ? ce n’est pas de bonne volonté, ains par force, car je suis aussi ambitieuse que jamais.

Or, comme l’accouchée eust prononcé un arrest, on fit un silence, qui fut cause qu’on entendoit au pied du lict une petite bourgeoise qui parloit bas à sa voisine ; et toutes deux sembloient se resjouyr, dont la compagnie fut jalouse, pour participer à quelqu’autre nouvelle, qui fut cause qu’une damoiselle proche leur dit : Mes dames, vous avez quelque contentement en l’ame, puisque, mesprisans nos premiers discours, vous vous estes entretenues vous deux sous un plus beau sujet.

— Madamoiselle, ce sont petites affaires particulières de nos maisons qui ne touchent à personne.

L’autre dit : — Ma voisine, vous n’en serez pas deshonnorée pour dire ce qui en est. La chose est honneste et profitable ; tous ceux qui le meritent ne le sont pas : c’est que le mary de madame brigue l’echevinage ; c’est ce dont elle se resjoüit.

— Ho, ho ! il est donc fort aagé, monsieur vos-


herbe à Peiresc (p. 384) : « Cette pauvre princesse (la reine Marguerite) est volontiers excessive en ses libéralités : elle donna… une montre de cinq à six cents écus à madame de Montglas ; elle donna aussi je ne sais quelle besoigne à madame d’Aumale, sous-gouvernante, et à madame la nourrice de Monseigneur. » Ailleurs, Malherbe parle encore « des besongnes de nuit de la signora Sperancilla » dont s’habilloient les cardinaux à Rome. Id., p. 58.