Page:Les Coquelicots, tome premier, 1859.djvu/14

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Il nous apportait les prémices
Des vendanges et des moissons
Pour nous propices.
Son page, enfant aux doux caprices,
Était la Muse des chansons.

« Vive le dieu de la vendange ! »
Disaient mes amis, francs buveurs.
« Désormais chantons sa louange,
« Lui seul sait calmer nos douleurs
« Vive ce souverain aimable !
« De le servir soyons heureux.
« Le vin, à table,
« Coulera pur et délectable :
« Bacchus est le meilleur des dieux !

« Plus de soirée où l’étiquette
« À la gaîté mettait un frein,
« Mais une éternelle goguette
« Où chacun dira son refrain.
« Plus de puérile bataille !
« Nous trinquerons à qui mieux mieux,
« Car la futaille
« Sera franche d’impôt, de taille :
« Bacchus est le meilleur des dieux !

« Que de bouteilles, de calices,
« Remplis pour célébrer toujours
« Et des amoureux les délices
« Et de l’amitié les beaux jours !
« Les épouses, toujours plus belles,
« Jureront aux maris joyeux
« D’être fidèles.
« Amour, nous couperons tes ailes !
« Bacchus est le meilleur des dieux !