Page:Les Coquelicots, tome premier, 1859.djvu/15

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« Réjouissons-nous, joyeux drilles,
« Buvons du matin jusqu’au soir !
« Sur nos genoux, charmantes filles,
« Franchement venez vous asseoir ! »
Ainsi chantait d’un ton sonore
Un essaim de cœurs généreux ;
Puis, vint l’aurore ;
Et je croyais entendre encore :
« Bacchus est le meilleur des dieux ! »

Constantin Ch..




LE POËTE-CHANSONNIER.

devenu vieux.

Air : Lise, vous ne filez pas.


Adieu, travaux que j’aimais !
Tout l’élan de poésie
Dont mon âme était saisie
S’est amorti pour jamais.
Déjà, — comme l’hirondelle
Fuit l’hiver à tire d’aile, —
Lise, à son sexe fidèle,
Fuit mes lares vermoulus,
Et, barde à la voix brisée,
On m’accable de risée :
Muses, vous ne m’aimez plus !

Pourtant, j’ai couvert de fleurs
Vos autels pusillanimes ;
Nargué maints rois magnanimes
Pour mieux essuyer vos pleurs ;