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LE VOYAGE DE GYLFE.

maison et y lancent leur venin, de sorte que le plancher en est innondé. Les parjures et les assassins baignent dans ce venin, comme il est dit ici :

« Je sais qu’il existe sur le rivage des morts, et bien loin du soleil, un palais dont les portes sont tournées vers le nord ; des gouttes de venin tombent par les lucarnes. Le palais est construit avec des dos de serpents tressés ensemble. Les parjures et les assassins s’y promènent en luttant contre de pesants courants de venin. »

Mais c’est dans Hvergelmer qu’on est le plus mal.

« Nidhœgg y suce le corps des morts. »

53. Ganglere demanda : Quelques dieux survivront-ils à ce désastre ? Y aura-t-il encore une terre et un ciel ? — Har répondit : Il sortira de la mer une terre verte et belle, sur laquelle les céréales croîtront sans avoir été semées. Yidarr et Vale existent encore ; ils n’ont été blessés ni par la mer ni par les flammes de Surtur, et ils habitent la plaine d’Ida, où était autrefois Asgôrd. Les fils de Thor, Magne et Mode, les y rejoindront en apportant Mjœllner ; Balder et Hœder reviendront aussi de chez Hel. Ces dieux seront assis l’un près de l’autre ; ils s’entretiendront ensemble de ce qui leur est arrivé, des événements d’autrefois, du serpent de Midgôrd et du loup Fenris. Ils retrouveront dans l’herbe les tablettes d’or possédées par les Ases, comme il est dit ici :

« Vidarr et Vale habiteront la maison des dieux quand les flammes de Surtur seront éteintes. Mode et Magne posséderont Mjœllner quand Vingner (Thor) aura cessé de combattre. »