Aller au contenu

Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
PRÉDICTION DE WOLA-LA-SAVANTE.

chantait au fond de la terre dans les salles de la Mort.


36. J’ai vu les destins cachés de Balder, ce dieu sanglant fils d’Odin. Mistelten, joli et fluet, d’une taille élancée et plus haute que le rempart, était là.

37. Cette bouture, qui paraissait si délicate, servit d’instrument au coup sinistre et douloureux frappé par Hœder. Il était né de bonne heure ce frère de Balder,qui, vieux d’une nuit, tua le fils d’Odin.

38. Le père des dieux ne lava point ses mains, ne peigna point ses cheveux qu’il n’eût porté sur le bûcher le meurtrier de Balder[1] ; Frigg pleura à Fensal. Sentinelles de Walhall, me comprenez-vous, oui ou non ?

39. Elle vit enchaîné, dans les bosquets des fontaines, le corps sans vie du méchant Loke ; Sigyn, assise auprès de son époux, n’est pas gaie. Me comprenez-vous, oui ou non ?

40. Les dieux durcirent alors les liens qui avaient été cordés avec les intestins de Vale. La savante Wola sait beaucoup de choses. Je vois dans l’éloignement les ténèbres se répandre sur les puissances, et leur dernier combat.

41. Garmer[2], attaché au banc de rocher de Gnipa, hurle ; les chaînes se brisent, et le loup s’enfuit.

  1. Mistelten. (Tr.)
  2. Le chien de Niflhem. (Tr.)