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Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/142

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LES POÈMES D’ODIN.

45. Si tu possèdes un ami, pense bien de lui, et si tu veux en retirer avantage, confonds ton esprit avec le sien ; faites échange de présents, et va souvent le trouver.

46. Si tu as un ami dont tu penses mal, et dont tu veuilles cependant tirer avantage, parle-lui agréablement et rends la dissimulation pour la ruse.

47. Encore un mot sur celui dont tu te méfies, et sur lequel tu ne peux compter : dis-lui avec douceur plus de bien que tu n’en penses ; rends-lui la pareille.

48. J’ai été jeune autrefois, et me suis égaré en voyageant seul. Je me croyais riche quand je rencontrais un autre voyageur : un homme est la joie de l’homme.

49. Les hommes généreux et doux sont les plus heureux ; mais le fou est irrésolu, et l’avare regrette le cadeau qu’il fait.

50. Sur la montagne, je donnai de mes habits à deux hommes des bois ; ils parurent des héros quand ils furent couverts. L’homme nu est craintif.

51. L’arbre qui est auprès d elà maison se dessèche s’il n’est protégé par l’écorce et les feuilles. Il en est de même pour l’homme sans ami ; comment fera-t-il pour vivre longtemps ?

52. La paix entre ennemis brûle comme du feu pendant cinq jours ; il s’éteint le sixième, et l’amitié s’envenime.

53. Il ne faut pas donner beaucoup ; on s’attire sou-